Un volontaire de la nuit dans l'enfer des camps nazis

Le texte présenté ici est le récit sobre et émouvant, rédigé en 1946, de l'expérience de l'horreur concentrationnaire qu'il venait de vivre.

« Le général Pierre de Forment a aujourd'hui dépassé vaillamment le cap des 90 ans. Ce qui frappe lorsqu'on le rencontre pour la première fois, c'est sa profonde modestie qui s'accorde parfaitement avec l'humanisme foncier qui constitue le fondement de sa personnalité et le fil conducteur de sa vie et de ses engagements. Il semble même gêné qu'on puisse encore s'intéresser à lui. Pourtant, et même s'il n'en a cure, il était grand temps que son nom accède à la parcelle de postérité que lui offre ce livre.

Le texte inédit présenté ici est le récit sobre et émouvant, rédigé en 1946 en sanatorium, de l'expérience de l'horreur concentrationnaire qu'il venait de vivre. C'était alors pour lui une tentative de dire l'impensable et l'innommable. De laisser une trace, malgré tout et à toutes fins utiles.

Ce récit aurait eu toutes chances de rester dans un carton si je n'étais venu m'entretenir avec lui, dans son château familial, à l'occasion de l'enquête préparatoire que j'ai menée pour la préparation que j'ai menée pour la préparation du documentaire cinématographique consacré à Henry Frenay (INA, France 5, 2004). Il regardait avec un scepticisme amusé mon désir insistant de vouloir le publier. Je suis heureux de lui prouver que j'ai tenu parole, et je serais comblé si les lecteurs me rejoignaient dans cet intérêt.

Pourquoi Pierre de Froment a-t-il connu ce drame absolu et ce crime d'Etat majeur du XXe siècle ? Jeune officier au début de l'Occupation, il a fait partie de la frêle phalange de ceux qui eurent l'audace de dire « non» dès 1940 : non à l'humiliation, non au déshonneur, non à la résignation. C'est son engagement dans la Résistance naissante qui l'a conduit dans ces lieux d'où l'on revient définitivement différent des autres hommes. »

Robert Belot